Ludovic Florent est un photographe autodidacte sur Metz qui se passionne pour le travail en studio et le nu artistique. Je vous invite donc à découvrir son travail et à travers cette interview puis à aller sur son site pour découvrir la série Poussière d’étoile qui est un de mes coups de coeur.
Bonjour Ludovic, peux-tu te présenter ?
Bonjour, je m’appelle Ludovic Florent, j’ai 36 ans, j’habite à Metz.
J’ai un statut d’auteur photographe qui me permet d’organiser des expositions, vendre des tirages et des publications, mais pour moi la photo reste avant tout une passion.
Mon travail photo est visible sur mon profil Facebook mais aussi sur mon site : www.ludovicflorent.com.
Depuis quand fais-tu de la photographie et qu'est ce qui t'as donné envie de t'y mettre ?
Je fais de la photographie depuis l’été 2007 et vraiment très sérieusement depuis 2009-2010. Quand je me suis mis à la photographie, je me suis inscrit à un club photo (Photo-forum à Metz) pour apprendre. J’y ai découvert de vrais passionnés qui m’ont très vite initié et m’ont donné goût à m’y investir à fond. Certains membres sont maintenant devenus des amis.
Je me suis très vite tourné vers le studio où j’ai évolué de manière autodidacte, car je me suis pris de passion :
De plus, travailler avec une modèle et parfois une équipe, cela permet de partager des instants de vie, qui sont autant d’échanges enrichissants et des tonnes d’anecdotes.
Série : Fine Art Nude
Que trouve-t-on toujours dans ton sac photo ? Et quel matériel rêverais-tu d'avoir dans ton sac ? (par exemple objectif, appareil, accessoire, etc.)
Je suis depuis le début en Canon, même si je ne suis pas du tout dans un esprit « guerre des marques », c’est juste que quand on démarre dans une marque, on y reste pour garder ses optiques.
J’ai beaucoup changé de boitiers. J’ai commencé par un 400D, puis un 5D, puis un 1Ds mk II, ensuite un 5D II, un 1Ds mk III, et maintenant un 1D mk IV.
J’ai 3 optiques : un 24-70mm f/2.8, un 70-200mm f/2.8 et un 50mm f/1.4.
Je viens tout juste de faire l’acquisition d’un moyen format Phase One avec un dos Leaf DM22. Je n’ai pas encore assez de recul pour en parler plus en détail, c’est vraiment tout frais.
Je commence à regarder de plus près, également, le sujet de l’argentique …
Le matériel que je rêverais d’avoir ? Ce n’est pas forcément sur du matériel technique que je porte mes désirs, mais plutôt sur l’accès à des lieux me permettant de composer les images que j’ai en tête. L’accès à des piscines, des grands halls, des lieux désaffectés, des décors magiques …
Des anecdotes amusantes ou touchantes concernant un de tes shootings / une de tes photos ?
Il y a bien sur des tonnes d’anecdotes, mais je vais t’en raconter une. Alors que je me « promenais » sur Facebook, je vois, je ne sais plus par quel hasard, la photo d’une demoiselle en train de faire le pont en maillot de bain sur la plage de ses vacances. Je recherchais alors une modèle pour une photo que j’avais en tête pour ma série (peau)ésie et elle avait une capacité à « casser le dos » au niveau de ses reins qui était juste ce qui était indispensable à la photo !
Je l’ai donc contactée pour lui demander de poser pour moi. Elle n’était pas du tout modèle et très étonnée de ma demande. Je lui ai présenté ce que j’attendais et elle m’a dit :
- Ah ouais, tu veux carrément que je pose à poil !
- Effectivement, le projet est un projet de nu sur lequel on vient calligraphier sur les corps, lui ai-je répondu, en insistant sur le fait qu’il n’y avait rien de vulgaire et qu’elle serait à peine reconnaissable sur la photo.
- Donne moi une semaine pour te répondre …
Et le lendemain matin, elle me disait « ok, ton projet est superbe, je veux le faire ». On a fait une de mes photos préférées, elle n’avait jamais posé avant, ne l’a plus jamais refait après … mais on a partagé cet instant de grâce fugace. Je trouve cela assez magique !
Série : (peau)ésie
Un accessoire fétiche ou une petite astuce à nous proposer ?
Je ne suis pas vraiment fétichiste de mon matériel. Bien que j’y sois forcément attaché et que j’en prenne le plus grand soin, pour moi cela reste quand même que des outils.
Si je devais quand même donner une réponse, ce serait mon 70-200 2.8, c’est un objectif que je trouve vraiment fabuleux et qui correspond vraiment bien à mon usage.
Une petite astuce serait, si l’on veut créer des effets sur une photo, ce qui est dans l’air du temps, de le faire plutôt à la prise de vue que sur l’ordinateur. Jouer avec des tulles ou des bouts de plastique devant l’objectif, des gélatines etc… car ces effets de prise de vue sont bien plus rigolos, mais surtout moins réguliers que des filtres photoshop et donc bien plus crédibles.
Quel est ton flux de production photographique et quelle place prend la retouche dans ton travail ?
Franchement, j’ai horreur de la retouche photo. Si je pouvais m’en passer ou si quelqu’un pouvait le faire à ma place, ce serait pour moi un grand soulagement ! Je préfère mille fois être l’appareil en main qu’assis sur ma chaise avec une tablette graphique. Je reste de ceux qui croient que c’est là, la vraie valeur ajoutée du photographe, et que retoucheur est un autre métier, une autre compétence.
Alors, bien sur, il ne faut pas se voiler la face, la retouche a une vraie importance de nos jours, mais je ne suis vraiment pas un spécialiste et ce que je fais en retouche est vraiment minime. Pour moi, une photographie qui nécessite plus de 20 min de retouche, c’est sûrement une photo qui doit partir à la poubelle. Même si je sais que mon travail serait peut être encore bien mieux mis en valeur si je m’attardais un peu plus sur cet aspect.
Quel conseil donnerais-tu à un débutant ?
Je donnerais plusieurs conseils :
Le premier, c’est qu’une photographie doit d’abord se construire dans sa tête avant de la réaliser. La préparation d’une séance photo est capitale. Aller faire des photos en disant « on verra bien ce qu’on fera » est l’assurance d’un résultat à la fois pauvre mais aussi sans réellement y mettre de soi. L’opportunisme n’est pas une démarche artistique personnelle et il faut être rigoureux avec soi-même.
Ensuite, je dirais qu’il faut se documenter, se goinfrer d’images, créer des répertoires avec des photos que l’on trouve intéressantes. C’est comme cela qu’on comprend dans quelle direction on veut aller et quel est l’univers qui nous ressemble le plus. Et ensuite, développer son propre style.
Même si Facebook est un fabuleux outil pour y présenter son travail et recruter de nouveaux modèles, il présente aussi des pièges dans lesquels il ne faut pas tomber.
En effet, il ne faut surtout pas jauger la qualité de son travailler à la popularité d’une photo sur FB, c’est un leurre. Certaines photographies sont populaires parce qu’elles sont extrêmement « faciles » et consensuelles, et n’ont pas grande valeur artistique. Il faut travailler pour soi, faire les photos qu’on a dans les tripes, et si en plus cela plait c’est tant mieux, mais s’étalonner uniquement sur la popularité de ses photographies sur Facebook est une grossière erreur.
Et pour finir, considérer les autres photographes comme des confrères et pas des rivaux me parait une vision saine de l’univers dans lequel nous progressons. Le travail des confrères doit être une source de motivation pour se dépasser et pas un catalyseur de jalousie ! J’en ai assez de recevoir des mails d’insultes en me disant que j’ai « piqué la modèle » d’un autre photographe ! C’est d’une telle stupidité !
Dans votre portfolio, quelle est votre photo préférée ou votre série, et pourquoi ?
C’est certainement la question la plus difficile. Chaque photographie que j’ai réalisée a sa petite histoire à laquelle je suis attachée.
Mais ce sont certainement les photos de ma série « poussière d’étoile » et celles réalisées sous l’eau « deep water » dont je suis le plus fier à ce jour. Elles sont, les unes et les autres, dans un univers onirique, irréel, coupé du temps où le corps est mis en valeur dans un instant de grâce. C’est ce que je recherche en photographie.
Série : Poussière d'étoiles
Série : Deep Water
Pour découvrir plus en détail le travail de Ludovic Florent, n'hésitez pas à visiter son site et sur son Facebook Ludovic Florent Photographe. Ses photographies sont disponibles en tirages d'Art, limités à 30 exemplaires, numérotés et signés.
Publié le 05 juin 2013
Nom : Ludovic Florent
Site web : Ludovic Florent